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Entre tradition et modernité : Le combat d’Oriini Kaipara, pionnière de la télévision, contre les préjugés sur les tatouages faciaux

Les tatouages faciaux ont toujours été un sujet de discussion brûlant sur les plateformes en ligne, générant des opinions divergentes et souvent passionnées. Pour certains, ils représentent une transgression des limites sociales, réservant les tatouages à des parties plus discrètes du corps. Ces voix soulignent l’importance de préserver une apparence « conventionnelle » et esthétiquement acceptable. En revanche, d’autres accueillent les tatouages faciaux avec ferveur, reconnaissant et honorant la profondeur de leur signification culturelle. Pour eux, ces marques corporelles ne sont pas simplement des décorations, mais des symboles vivants de traditions ancestrales, porteurs de récits familiaux, de valeurs communautaires et de fierté identitaire. C’est dans ce clivage entre la tradition et la modernité, entre la norme sociale et la célébration de la diversité culturelle, que se joue le débat enflammé autour des tatouages faciaux.

À l’âge de 41 ans, Oriini Kaipara a marqué l’histoire des médias en franchissant une frontière culturelle et sociale audacieuse. En rejoignant l’équipe de New Zealand Newshub en tant que lectrice de nouvelles, elle est devenue une figure pionnière en devenant la première présentatrice à arborer fièrement un moko kauae à l’écran. Ce choix n’était pas simplement esthétique, mais porteur d’une signification profonde ancrée dans l’héritage des femmes Māori. En prenant cette décision, Kaipara a défié les normes établies de l’industrie des médias et a symbolisé la résurgence et la célébration de la culture autochtone de la Nouvelle-Zélande sur les écrans de télévision. Son moko kauae, bien loin d’être simplement un ornement, est devenu un symbole de résistance, de fierté et de réappropriation culturelle, transformant ainsi le paysage médiatique et ouvrant la voie à une représentation plus diversifiée et authentique à l’écran.

Les Māori, en tant que peuple autochtone de la Nouvelle-Zélande, attachent une importance immense aux moko kauae, les considérant comme bien plus que de simples décorations corporelles. Pour eux, ces tatouages faciaux sont des marqueurs de leur histoire, des symboles vivants de leur héritage et de leur identité profonde. Chaque ligne, chaque motif inscrit sur les lèvres et le menton d’une femme Māori raconte une histoire, révèle un lien familial sacré et exprime un statut respecté au sein de la communauté. Ces moko kauae ne sont pas seulement des œuvres d’art corporelles, mais des témoignages puissants de la force, de la sagesse et de la résilience des femmes Māori à travers les générations. Cependant, même au milieu de cette vénération culturelle, une voix discordante s’est élevée : celle de David, un téléspectateur dont le courriel à Newshub a révélé un profond malaise à l’égard du choix de Kaipara de porter un moko kauae à l’écran.

« Nous continuons à nous opposer fermement à l’utilisation d’un lecteur de nouvelles Māori avec un moku [moko] qui est offensant et agressif », a-t-il écrit, selon le Daily Mail. « Un mauvais look. Elle se lance également dans la langue Māori que nous ne comprenons pas. Arrêtez tout de suite ».

Malgré les remarques désobligeantes de David, Oriini Kaipara n’a pas fléchi. Au contraire, elle a fait face au problème avec une bravoure indéniable. Sans céder au découragement, elle a choisi de confronter la situation de plein fouet. D’une manière qui reflétait à la fois la grâce et la dignité, elle a pris l’initiative de partager des captures d’écran des messages injurieux sur sa story Instagram. Mais ce n’était pas tout. Elle a également pris le temps de répondre à chacun de ces commentaires avec une détermination tranquille, défendant son droit à exprimer son héritage culturel sans être jugée ou attaquée. Cette réponse n’était pas seulement une démonstration de force intérieure, mais aussi un exemple puissant de résilience et de respect de soi, montrant ainsi à tous ceux qui la suivaient qu’elle refusait d’être diminuée par les opinions étroites des autres. « Aujourd’hui, j’en ai eu assez. J’ai répondu. Je ne fais jamais cela. J’ai enfreint mon propre code et j’ai appuyé sur le bouton d’envoi », a-t-elle écrit sur une story Instagram accompagnée d’une capture d’écran du message de David.

_Le combat de Oriini Kaipara, pionnière de la télévision, contre les préjugés sur les tatouages faciaux

Kaipara a pris soin de répondre directement à David par courriel, faisant preuve d’une assurance tranquille. Elle a souligné avec diplomatie qu’elle ne pouvait pas accorder de crédit sérieux à sa plainte, car elle ne contrevenait pas aux normes strictes de la radiodiffusion. C’était une manière subtile mais ferme de réaffirmer sa légitimité en tant que présentatrice, tout en repoussant les critiques infondées. De plus, Kaipara a pris le temps de corriger une erreur que David avait commise, en mentionnant que le terme correct était “moko” plutôt que “moku”. Cette correction n’était pas simplement une question de grammaire, mais aussi une affirmation de l’importance de la précision culturelle et de la reconnaissance appropriée du symbolisme attaché au tatouage facial Māori. En montrant cette attention aux détails, Kaipara a démontré sa connaissance approfondie de sa propre culture et a renforcé sa position en tant qu’ambassadrice respectée de celle-ci.

Dans son courrier électronique, Mme Kaipara poursuit en faisant une déduction claire et perspicace : « Je comprends que vos plaintes sont enracinées dans une préférence rigide pour l’apparence jugée acceptable à l’écran, selon vos propres normes. » Elle souligne ainsi la nature subjective de la critique de David, mettant en lumière sa tendance à juger l’apparence d’autrui selon des critères arbitraires et souvent discriminatoires. Kaipara souligne également l’aspect non menaçant des moko et des personnes qui les portent, insistant sur le fait qu’ils ne devraient pas être sujets à une telle discrimination, harcèlement et préjugés. Cette réplique dénonce fermement l’étroitesse d’esprit de David tout en affirmant la dignité et la légitimité de sa propre identité culturelle.